Un Alibi en or
L.B. Publié
le lundi 24 août 2015 à 13h58
Haïku
chorégraphié sur gazon, l’"Alibi", du latin "ailleurs",
vaut de l’or. Fujio Ishimaru sort de l’ombre. Sa voix off
accompagne ses pas élégants. "Il fait
chaud." Il avance, en costume gris souris, pose sa
mallette. "Quelle heure est-il ? Depuis combien de temps je
suis là ?" Je devrais peut-être aller travailler. Non, tant
pis, je vais rester là. Je suis bien." Bien et un peu
perdu. Beaucoup rêveur aussi. Il s’assied et la fraîcheur de
l’herbe transparaît. Il a choisi de vivre pleinement l’instant
présent, d’arrêter la course du temps. Rêve-t-il ? Coiffée à
la garçonne, Sophie Leso, blonde comme le soleil d’Orient, arrive,
en costume gris souris, elle aussi, chaussée d’escarpins rouges.
Son double féminin, son yin, sa conscience, son autre… Libre à
chacun d’interpréter leur gémellité.
Quelques
origamis pour construire ici un oiseau, là des voiliers, véhicules
d’une pensée au loin. Collé serrés, jambes entremêlées, les
deux danseurs esquissent quelques mouvements, amples ou précis,
mêlent leurs jambes et troquent leurs chaussures. Sourires, joies et
jeu se glissent dans cette écriture minimaliste, à la Murakami.
Discrètes aussi, les musiques de Nicolas Arnould, Tom Waits et Sigur
Ros accompagnent ce diamant pur du Théâtre de l’Evni.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire